Cinquante experts africains (Professeurs d’Universités, Directeurs d’instituts de recherche, Présidents de think tanks, etc.) ont participé au séminaire sur la modernisation à la chinoise et le développement de l’Afrique, tenu du 17 au 24 juillet 2024 dans la province du Shaanxi, en Chine. De retour dans leurs pays respectifs, certains ont accepté de répondre à notre rubrique « Trois questions aux participants du séminaire de Xi’an ». Aujourd’hui, nous sommes avec le Représentant de l'île Maurice, le Professeur Shaktee Ramtohul.
Bonjour Professeur Shaktee Ramtohul, vous êtes le Représentant mauricien au séminaire de Xi’an sur « La modernisation à la chinoise et le développement de l’Afrique ». Présentez-vous et dites-nous quelles sont vos impressions après cette rencontre majeure visant à mettre en œuvre les six grands Objectifs et les dix Actions du partenariat stratégique entre la Chine et l’Afrique.
Je suis Shaktee Ramtohul, Enseignant et consultant en affaires, basé à l'île Maurice. La Chine et l'Île Maurice entretiennent des liens solides remontant au XVIIIe siècle, période marquée par l’immigration chinoise vers l’île. Au fil des années, la communauté sino-mauricienne a joué un rôle important dans la prospérité économique du pays. Le récent séminaire intitulé « La Modernisation à la chinoise et développement de l'Afrique » a ouvert la voie à une nouvelle ère de collaboration dans les domaines des infrastructures, de la santé, de l’agriculture et surtout de l’échange de connaissances. La modernisation chinoise témoigne d’une volonté politique forte ainsi que d’un élan patriotique de son peuple. Le séminaire a montré que la coopération sino-africaine, accompagnée d’un cadre de financement et de gouvernance adéquat, peut véritablement améliorer les fondamentaux économiques et sociaux.
Quelles propositions avez-vous pour une coopération sino-africaine plus proche des populations, vue depuis l'île Maurice ? Le Nouvel An chinois est un jour férié à l'île Maurice, ce qui reflète les liens culturels et le respect mutuel entre nos deux nations. L'Île Maurice a récemment signé un accord de libre-échange avec la Chine, et je comprends que de tels accords ont été étendus à d’autres pays africains. Plus important encore, la Banque de Chine à l'île Maurice a été désignée comme banque de compensation pour les transactions (principalement commerciales) entre la Chine et l'île Maurice. Cela signifie que les entreprises mauriciennes peuvent ouvrir un compte en RMB et régler leurs factures en RMB, sans dépendre du dollar américain. Je pense qu’une telle mesure pourrait être étendue à d’autres pays africains.
Que pensez-vous de l’initiative du Groupe de Réflexion de Xi’an pour assurer le suivi du séminaire ? Le Groupe de Réflexion de Xi’an est une initiative à la fois remarquable et significative. Il est essentiel de réfléchir en tant que nation africaine unie, tout en soutenant mutuellement nos concitoyens par l’échange de savoirs. En tant qu’Africain, je crois que nous partageons un destin commun.
Interview réalisée par Héribert-Label Élisée ADJOVI / Envoyé spécial à Xi'an