Opinion d'Aliou Sissoko - Président du Club des Amis de la Chine au Mali et Secrétaire général de la Fédération des Associations d'Amitié Chine Afrique (FAACA)
Le 3 septembre 2025, la Chine organise des événements commémoratifs marquant le 80ᵉ anniversaire de la victoire de la Guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et de la Seconde Guerre mondiale antifasciste. L’occasion de rendre hommage à une mémoire universelle, où l’Afrique, reléguée souvent au second plan, occupe une place essentielle dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale Lors de la guerre du pacifique durant la précédente décennie, la Chine a mené ce combat pratiquement seule face au fascisme japonais. L'armée chinoise s’est opposée farouchement à la résistance de l’envahisseur, menant des combats intenses, 22 grandes batailles, plus de 200 campagnes majeures et près de 200 000 combats de toutes tailles pendant 14 années consécutives. Cette ténacité a rendu illusoire les intentions des Japonais de conquérir la Chine en seulement trois mois. La stratégie chinoise a freiné considérablement l’expansionnisme japonais et, par conséquent, créé des troubles et même empêché la jonction des forces de l’Axe du mal. De 1937 à 1945, de 70 % à 90 % des troupes terrestres japonaises étaient déjà mobilisées sur le sol chinois. Au moment de l’éclatement de la guerre du Pacifique, 35 divisions d’élites japonaises étaient toujours campées en Chine, obligeant la marine japonaise à affronter les Américains avec des effectifs réduits. Selon Franklin Roosevelt, sans la Chine, l’armée japonaise aurait pu envahir l’Australie et l’Inde, avancer vers le Moyen-Orient et rejoindre les forces allemandes, isolant complètement l’Union soviétiques. La Chine a non seulement empêché l’envahissement japonais et ouvert la voie pour permettre l’acheminement de ressources vitales, telles que l’huile de tung et les minerais de tungstène depuis le bassin du Yangtsé vers les usines d’armement alliées. Mais encore et surtout, elle a aussi été marquée par des moments de solidarité et de courage : plus d’un millier d’aviateurs américains, contraints de sauter en parachute lors d’accidents sur cette route périlleuse, ont été secourus par des militaires et civils chinois. Pour prôner la paix et la justice dans le monde en 1942, la Chine était avec d’autres pays, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Union soviétique. Elle figurait parmi les 26 signataires de la Déclaration des Nations Unies à Washington. C’est au-delà des sacrifices et même au prix de la vie de dizaines de millions de militaires et de civils que le statut a été acquis. Lors de la Conférence de San Francisco, la Chine a plaidé pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et pour l’esprit anticolonialiste, contribuant ainsi à inscrire “ l’égalité de droits des nations grandes et petites ” dans la Charte des Nations Unies. La Chine, pleinement consciente du prix de la paix, n’a cessé d’œuvrer pour l’équité, la justice et la cessation des hostilités. Il y a 80 ans, la Chine a mené un combat héroïque pour remporter la grande victoire de la Guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et la Guerre mondiale antifasciste. Aujourd’hui, la meilleure façon d’honorer cette victoire est de se souvenir de l’histoire, de préserver la paix, de défendre la justice et de construire ensemble un avenir partagé. Aujourd’hui, nous vivons une situation sécuritaire internationale grave. Le fossé de développement se creuse. Les catastrophes naturelles et les phénomènes climatiques extrêmes se multiplient. L’ordre international est confronté à de multiples défis. Face aux changements du monde, de notre époque et de l’Histoire, il faut construire une communauté d’avenir partagé pour l’humanité et bâtir ensemble un monde de paix durable, de sécurité universelle, de prospérité commune, ouvert, inclusif, propre et beau. Le Président, Xi Jinping a proposé l’Initiative pour le développement mondial, l’Initiative pour la sécurité mondiale et l’Initiative pour la civilisation mondiale, apportant de nouvelles dimensions à la vision de la communauté d’avenir partagé pour l’humanité et de nouvelles pistes pour la mettre en concrétisation. De plus en plus de pays voient clairement que nous sommes étroitement interdépendants et que la solidarité et la coopération sont la bonne voie à suivre. La sécurité des uns est étroitement liée à celle des autres. Nous devons poursuivre la vision de sécurité commune, globale, coopérative et durable et nous engager sur une voie de sécurité marquée par le dialogue, le partenariat et le bénéfice mutuel. Accorder une grande importance aux préoccupations sécuritaires légitimes de tous les pays et résoudre pacifiquement les divergences et les différends par le dialogue et la concertation. Respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays et observer les buts et principes de la Charte des Nations Unies. La Chine s’oppose à l’hégémonisme et à la politique du plus fort et rejette l’unilatéralisme et la mentalité de la guerre froide. Certains pays déclenchent arbitrairement des sanctions unilatérales illégales, détruisant l’harmonie et la stabilité des relations internationales. La communauté internationale doit s’y opposer ensemble. La Chine, le plus grand pays en développement, est membre naturel du « Sud global » et partage avec les autres pays en développement le même idéal et le même destin. Elle défend résolument les droits et intérêts légitimes des pays en développement, soutient fermement et respecte leur libre choix de voie de développement adaptée à leurs réalités nationales. La Chine continuera à œuvrer inébranlablement à la construction d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité, en remplissant ses responsabilités de grand pays, tout en contribuant à l’avenir de l’humanité. Nous entendons travailler ensemble avec tous les pays épris de paix et engagés pour le développement pour bâtir un avenir encore plus radieux de notre monde.