Cinquante experts africains - parmi lesquels des professeurs d’université, des directeurs d’instituts de recherche et des présidents de think tanks - ont participé au séminaire sur la modernisation à la chinoise et le développement de l’Afrique, tenu du 17 au 24 juillet 2025 dans la province du Shaanxi, en Chine. De retour dans leurs pays respectifs, plusieurs participants ont accepté de contribuer à notre rubrique « Trois questions aux participants du séminaire de Xi’an ». Aujourd’hui, nous sommes avec le représentant de Djibouti, Monsieur Kamil Dabaleh Ali.
Bonjour Monsieur Kamil Dabaleh Ali ! Vous êtes le Représentant de Djibouti au séminaire de Xi'an sur " La modernisation à la chinoise et le développement de l'Afrique". Présentez-vous et dites-nous, quelles sont vos impressions au sortir de ce grand rendez-vous de mise en œuvre des six objectifs principaux et des dix Actions de partenariat stratégique entre la Chine et l'Afrique ? Je suis Kamil Dabaleh Ali, chercheur à l'Institut d'Études Politiques & Stratégiques (IEPS) du Centre d'Études et de Recherches de Djibouti (CERD). Je dois dire que ce séminaire a été pour moi une très belle expérience. C’était ma première visite en Chine, et j’en garde une impression très positive. Les conférences, ponctuées par des visites de terrain et des immersions, m’ont permis de mieux comprendre la réalité de la modernisation à la chinoise. J’ai été particulièrement impressionné par le niveau de développement atteint dans des domaines comme la technologie, l’agriculture ou encore les infrastructures. Ce séminaire m’a aussi offert l’opportunité rare de rencontrer des Africain.e.s de presque tous les pays du continent, d’échanger avec eux et de partager nos expériences.
Quelles propositions avez-vous pour une coopération sino-africaine plus proche des peuples, vue de Djibouti ? Permettez-moi tout d’abord de rappeler qu’à l’occasion du 9ᵉ sommet du Forum sur la Coopération Chine-Afrique, qui s’est tenu à Pékin le 2 septembre 2024, le Président Ismaïl Omar Guelleh et le Président Xi Jinping ont élevé les relations sino-djiboutiennes au rang de partenariat stratégique global, le plus élevé en vigueur en matière de coopération de la Chine avec un pays tiers. Cela témoigne non seulement de la confiance réciproque entre nos deux pays, mais aussi de la volonté commune de bâtir un avenir meilleur. Djibouti, par sa position géographique au carrefour des grandes routes maritimes, joue un rôle stratégique pour la connectivité entre l’Afrique, l’Asie et le Moyen-Orient. Cette position unique peut être davantage valorisée. Dans ce cadre, et pour que cette coopération soit encore plus proche des besoins des populations, nous pensons qu’il faut mettre l’accent sur l’agriculture. Notre pays connaît l’aridité et le manque d’eau en raison d’une faible pluviosité, et l’expérience de la Chine dans le domaine de l’irrigation, de la gestion de l’eau et des techniques agricoles adaptées aux zones difficiles pourrait être particulièrement utile. Un transfert de savoir-faire permettrait de développer une agriculture plus résiliente et mieux adaptée à nos conditions locales. Par ailleurs, la coopération dans le domaine des infrastructures reste fondamentale, notamment pour améliorer la connectivité intérieure et régionale.
Que pensez-vous de l'initiative du Groupe de réflexion de Xi'an pour un suivi du séminaire de Xi'an ? C’est une très bonne idée. Ce groupe de réflexion permettra de garder le lien après le séminaire, de suivre les échanges et de transformer les idées en projets concrets utiles aux populations.
Propos recueillis par Héribert-Label Élisée ADJOVI / Envoyé spécial à Xi'an